Érigée pour commémorer la Révolution qui porte Louis-Philippe au pouvoir, la colonne de Juillet sert quelques années plus tard à célébrer sa chute. Tout au long de la Monarchie de Juillet, des révoltes éclatent : dans cette monarchie constitutionnelle, seuls 10 % des hommes, les plus fortunés, ont le droit de vote.
En février 1848, Paris se soulève une nouvelle fois et Louis-Philippe est contraint de fuir. Son trône, saisi au palais des Tuileries, est porté jusqu’à la place de la Bastille pour être brûlé au pied de la colonne.
Ces événements ont pour conséquence la mise en place de la Deuxième République. Le nouveau pouvoir ordonne le transfert des 196 corps des morts de la Révolution de février 1848 dans un second caveau de la colonne de Juillet. Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, établit la continuité symbolique du monument : « En 1789, à cette place, on prenait la Bastille ; en 1830, on nous donnait la colonne de la Liberté ; aujourd’hui nous avons fondé la République. Voilà la gradation. »
Construite à l’emplacement de la forteresse de la Bastille, la colonne de Juillet commémore donc les deux Révolutions qui encadrent le règne de Louis Philippe : celle de juillet 1830 et celle de février 1848. Une mémoire qui s’est progressivement effacée face à la prégnance du souvenir de la prise de la Bastille, dont la date, le 14 Juillet, est décrétée fête nationale en 1880.
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